prêtre. L’Association des catholiques des Beaux-Arts, fondée il y a peu d’années, groupait en 1914 plus de mille artistes.
D’autre part, l’enquête d’Agathon sur les « Jeunes Gens d’aujourd’hui », publiée en 1913, témoigne d’un impérieux besoin de foi et d’action dans la génération montante, si éloignée du dilettantisme sceptique de ses pères. À l’École Normale Supérieure, qui, il y a quelques années, ne comptait que trois ou quatre chrétiens pratiquants, il y avait, en 1912, quarante fervents catholiques, soit le tiers des élèves. On constate également un beau progrès dans les Universités de l’État, les lycées, l’École Polytechnique, l’armée et la marine[1].
En 1911, Joseph Lotte fonda son célèbre « Bulletin », pour unir, dans la prière et l’action, les professeurs catholiques de l’État. En trois ans, il put en grouper 423 ; et il faut pourtant une belle crânerie, en France, pour braver ainsi le gouvernement dont on est fonctionnaire[2] !
À côté de toutes ces intelligences qui, comme jadis les Rois-Mages, ont répondu à l’appel de l’Étoile divine, il en est beaucoup d’autres qui se sentent attirées par sa lueur mystérieuse.
- ↑ Des conversions s’opèrent également dans le personnel enseignant des écoles primaires. On s’en convainc à la lecture du beau livre : « Âmes nouvelles », dans lequel Albert Bessières étudie l’évolution et la conversion de l’instituteur Pierre Lamouroux et l’influence qu’il exerça, jusqu’à sa mort héroïque en 1916, sur quelques-uns de ses collègues.
- ↑ Le « Bulletin des Professeurs catholiques de l’Université », qui cessa de paraître à la mort de J. Lotte, a été repris par quelques professeurs de Lyon. (Revue mensuelle, 71, rue Molière, Lyon.)