louer Dieu. La douce musique de Guido Gezelle est l’air d’une hymne, tour à tour plaintive, suppliante ou triomphale. Elle dispose, invite, incite à la prière. Nous l’empruntons pour traduire nos alarmes, nos joies, notre espérance. C’est qu’elle est le vêtement sonore d’une pensée toujours en « état de prière », la respiration d’une âme toujours en état de grâce.
Et volontiers j’adresserais à notre poète cette belle strophe qui termine une de ses odes au Rossignol :
La cloche tinte… L’aube rit sur les vergers en fleurs… Par les étroits sentiers qui galonnent les prairies, par les chemins enneigés de pétales d’aubépine, à travers les bois où gazouillent les oiseaux et les fontaines, Guido Gezelle nous conduit — suivons-le ! — à l’église, où le prêtre offre au Père la Chair et le Sang du Christ immolé pour le Salut du monde…