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LE BEAU RÉVEIL
« Il tambourine sur les vitres et fait gémir les châssis ; le vent est son compagnon ; et ces deux coureurs s’entendent pour s’introduire. Les voilà qui se disputent et jurent l’un contre l’autre, comme s’ils étaient pris de boisson !
« Fermez les portes ! Voilà que de nouveau on cogne, et cela recommence sans cesse ; il tombe des ruisseaux débordants sur le toit et partout ; l’eau tapote sur les vitres et ruisselle et veut entrer quand même : elle découvre tous les joints mal serrés !…
« Peu à peu tout se calme ; les vents vont se cacher, les ondées s’éloignent à reculons, et l’armée des eaux se hâte de descendre bruyamment dans les rigoles et les gouttières, afin de reprendre haleine dans les profondeurs et de se mettre à l’abri.....[1] »

Pour rendre les mouvements, les bruits, les sons, Gezelle dispose d’un très riche clavier. Il ne choisit pas seulement les mots d’après leur sens, mais d’après leur valeur musicale. Lus, comme ils doivent l’être, par un déclamateur à la voix souple et exercée, au sens musical raffiné, ses poèmes sont des onomatopées ! Hélas, les meilleures traductions ne peuvent donner

  1. Traduction de J. Reylandt.