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GUIDO GEZELLE

du sanctuaire, il se plaisait à enlacer des feuilles de vigne et des épis de froment, qui rappelaient, dans leur langage emblématique, la Sainte Eucharistie[1]. » Il réunissait les élèves pour la prière, et les entraînait à faire avec lui l’exercice du chemin de la Croix.

Ainsi, après leur avoir donné le goût du beau, il leur donna le goût de Dieu.

Sa réforme hardie dans l’enseignement de la littérature déplut-elle à ses supérieurs ?[2]. Je l’ignore. Mais ils le nommèrent surveillant et le chargèrent d’enseigner l’allemand et l’anglais dans les cours supérieurs. En 1860, son évêque le rappela à Bruges pour y fonder avec le Dr Algar un pensionnat anglais, entreprise qui échoua. De 1861 à 1865, nous trouvons Gezelle vice-recteur et professeur de philosophie au Séminaire pour missionnaires anglais, et de 1865 à 1871, vicaire de l’église Sainte-Walburge. Envoyé à Courtrai, il y fut vicaire de l’église Notre-Dame jusqu’en 1889, ensuite directeur des Sœurs de l’Enfant Jésus. Rappelé encore à Bruges en avril 1899, comme directeur des chanoinesses anglaises, il s’y éteignit doucement le 27 octobre de la même année.

Bruges, Roulers, Courtrai. Toute son existence laborieuse s’écoula dans ces trois villes. Il n’avait quitté son pays qu’une seule fois, pour un assez court séjour en Angleterre, au château du duc de Norfolk[3].

  1. H. Rommel. Un poète-prêtre.
  2. Sa méthode n’était excellente, avouons-le, que pour les bons élèves, qui ont du goût et de l’initiative.
  3. Gezelle aimait beaucoup le peuple anglais, dont il connaissait à fond la langue. Le Cardinal Wiseman, qui rencontra le jeune prêtre à Bruges et l’apprécia beaucoup, voulut l’appeler même à exercer son ministère en Angleterre. (Voyez : J. Reylandt : Guido Gezelle).