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LÉO LATIL


Comme le ciel le matin,
Comme la mer,
Comme les cahiers d’Eugénie de Guérin,
Comme les ombres qui se traînent sur vous, vaste mer,
Et qui s’exhalent au crépuscule.
Vous êtes une exhalaison,
Une évaporation
Continuelle, éternelle…

On se figure cette âme ailée et vibrante, montant vers Dieu, au-dessus de la mer bleue comme le ciel de sa contrée natale ! Ah ! cette méditerranée, comme il l’a aimée, et comme le rythme des flots a passé dans son chant ! La mer contemple le ciel, en emprunte les teintes, et le va-et-vient inapaisé de ses vagues est comme le battement d’un cœur épris de lui ; le ciel l’aspire, elle aspire au ciel. Image de l’âme, assoiffée d’éternel, de notre cher poète.

Écoutons son

Chant Marin


Il fait nuit.
La nuit repose sur la vaste mer
Et monte jusqu’au firmament
Où brillent des paquets d’étoiles.
On entend le bruit de la mer
Comme un grand froissement
Comme une aspiration continuelle
Qui ne retombe jamais. —
On entend le clapotement d’une vague,
Et l’écroulement, l’éboulis, la chute d’une autre vague,
L’attendrissement de cette autre,