Page:Camille Melloy - Le Beau Réveil, 1922.djvu/151

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
143
LÉO LATIL

foi, à la veillée de l’Agonisant de Gethsémani) ; — ailleurs il écrit : « Je dis souvent mon chapelet la nuit, quand je dois veiller, en faisant ma ronde à pas silencieux ; cela me réconforte toujours et me rapproche de vous. » — « J’ai communié, je me sens une grande force et je suis plein d’espoir. Les sacrifices seront bien doux si nous avons une victoire bien glorieuse, et s’il y a plus de lumière pour les âmes ; si la vérité en sort plus claire, plus aimée. Si vous pensez à moi constamment, vous devez être constamment joyeux, car je ne cesse pas d’être dans un état de grande paix et souvent d’allégresse. »

Le secret de cette courte existence si pleine, de cette jeunesse si pure et si ardente, ce fut la Foi. Ce jeune homme a vécu de la Foi. Il trouvait en elle le principe de son activité et l’aliment de sa faim de vérité et de justice. Cet « esprit de haute culture » savait « que la raison, que l’intelligence grandissent dans la foi » ; cet apôtre, passionné de perfectionnement social, savait que l’Église apporte partout l’ordre et la durée ; cet ami des pauvres puisait sa charité aux trésors de l’Évangile. Le lendemain du Congrès eucharistique de Lourdes, auquel il avait assisté avec son cher Francis Jammes, il écrivit dans une lettre à un ami qui ne partageait point ses opinions religieuses : « J’ai suivi les enseignements de ces Docteurs avec une attention violente et j’ai chaque jour éprouvé une joie plus grande. Rien de petit, de pauvre et d’étroit. Les idées qui naissaient en ce lieu étaient les idées catholiques… C’étaient les plus hautes Idées. Chaque civilisation affirmait que l’Église la constituait, la purifiait… La considérant dans ses saints Docteurs, dans cette assemblée, je ne savais plus si je voyais le poème