Thérèse dormait. Je retenais ma respiration de peur d'éveiller le cher petit être; sa tête rose et joufflue, coiffée d'un joli bonnet orné de rubans bleus, s'enfonçait dans l'oreiller garni de dentelles. Des gouttes de lait perlaient sur le carmin de ses lèvres; par intervalles, un léger souffle soulevait sa poitrine; sa main droite reposait près de sa joue, tandis que les doigts de sa main gauche tenaient la croix du bracelet d'or qui entourait son poignet.
Je la revis quelque temps après. Elle avait grandi; elle me connaissait déjà et baragouinait d'une façon charmante. Quand elle jouait dans sa petite couche, mon père aimait à l'appeler de l'autre bout de la chambre. Alors Thérèse, avec de grands efforts, se soulevait à demi pour mieux voir, puis, brusquement, se laissait tomber en arrière en éclatant de rire. Elle se plaisait à tirer les oreilles du chien, qui se dressait