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de rire et courant dans toutes les directions.

Cinq heures sonnèrent à la vieille horloge de la chapelle. Les jeux furent interrompus. A trois reprises, le pion frappa dans ses mains. Les élèves vinrent se mettre en rang près de la fontaine. Puis, obéissant à la voix qui cadençait la marche en criant : « Une, deux; une, deux, » la division s'ébranla.

Dans les rangs, Pâlot avait réussi à se placer à côté du nouveau.

« Ce soir, lui dit-il (et les souliers qui frappaient le sol couvraient ses paroles), nous devons faire enrager le pion. Quelques-uns de mes amis ont enfumé les chauves-souris des gouttières et en ont pris des tas ; nous les lâcherons dans l'étude. Il y aura du grabuge. Nous serons punis en masse, mais le pion sera furieux. J'ai voulu t'avertir. Si tu nous trahis, gare à toi ! »