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DU DEPARTEM. DE L’OISE. 95 ces chasses, de ces carrioles couvertes de bou- quets et de rubans; quand j’assistois aux specta- cles, aux concerts qui s’y donnoient, sans doute j’étois ému, enthousiasmé , entraîné comme tous ceux qui partageoient l’étourdissement de ces fêtes; mais que de fois dans les enfoncements dc la forêt j’ai réfléchi sur le vuide que j’éprouvois. Il est ridicule sans doute de ne vivre que par le passé , d’imiter ces pédants qui ne veulent exister que chez les Grecs et les Romains; mais il est impossible de s’opposer à ces rapprochements si naturels que l’imagination commande; le ta- bleau des temps passés , de la grandeur et de la simplité de quelques anciens s’offre tou- jours à ma mémoire quand j’assiste aux fêtes du jour. Qui ne préfere à tout ce qu’il a vu dans le monde moderne les campagnes et la vie de Pline le jeune? quelle grandeur majestueuse dans son palais, dans les jardins qui l’entouroientl quelle noblesse dans ses sentiments et dans ses idées! quel melange heureux d’études et d’exercicesl combien son ame s’agrandissoit en méditant ses harangues sublimes qui désarmoient l’injustice ou la tyrannie l quelle succession d`idées profondes et lumineuses dans cette tête si bien organisée , nourrie de l'étude, d`Hon1ere, de Virgile et de Cicéron, sans cesse tourmentée de l’amour du grand et du beau, travaillant sous les yeux de