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nues, en montrant aux hommes, en leur faisant imaginer le genre d’industrie qu’ils peuvent ajouter à leurs travaux champêtres; et croyez-vous qu’on le soit moins en arrêtant les yeux sur les beautés négligées de la France, en appelant dans ses belles contrées cette multitude d’étrangers, qui va se perdre dans Paris, parcequ’on n’a vanté que cette ville ? Ah ! que les Anglais sont plus sages, eux qui n’ont pas laissé un des points de leur isle sans une description , sans des gravures qui les fassent connoître, qui les relevent aux yeux de leurs compatriotes, qui leur inspirent cet enthousiasme, cette espece de délire qui les attache à la patrie. Ces insulaires nous ont incalqué leurs idées , comme ils ont fait adopter les produits de leurs manufactures, ils nous vendent leurs draps, leurs cotonnades , leurs mousselinettes, et nous font dedaigner les productions de Louviers, des Gobelins, de Beauvais, et des manufactures de Lyon; ils nous ont persuadé que leurs jardins factices, et leurs sites humides, sont préférables à nos riches contrées favorisées de la nature et du soleil, et les seules depuis la Flandre jusqu’en Provence qui nous offrent la seule zone ou le bonheur parfait et la vraie jouissance peuvent exister sur la terre , loin du spleen et de la langueur mortelle du sirocco !

La terre d’Ermenonville fut érigée en vicomté en février 1603, par Henri IV, en faveur de