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de ses propriétaires redoutable à la contrée ; il portoit le nom de Launoy ; sa devise écrite en marbre sur la porte de son château, étoit, Craignons Launoy, car mieux nous aurons. Des cachots, encore garnis d’anneaux de fer suspendus à la voûte, et de quatre pouces de diamètre, où l’on descend par une trappe, annoncent qu’on y retint jadis des prisonniers. La couleur rouge du château tranche agréablement sur le verd foncé des vieux noyers. Rien de délicieux comme le vallon couvert de maisonnettes, d’herbages, et de bois, qu’on apperçoit au couchant du château. En suivant les contours de la colline qui s’élève au-delà du vallon, votre œil arrive jusqu’à Sarcus, qu’on apperçoit dans le lointain. Cette vallée profonde, au milieu de laquelle coule un beau ruisseau qui se jette dans la Somme, rappelle les sites de la Suisse : c’est un mélange d’aspects riants et sauvages d’un genre absolument neuf. On fait dix lieues sur les bords de ce ruisseau par de jolis sentiers sur des pelouses fleuries, et l’on arrive à la ville d’Amiens.

La maison de S.-Simon posséda cette agréable propriété : les Lameth lui succédèrent. Depuis vingt ans elle est à MM. de Grâse.

De la plate-forme du château, garnie d’un cintre de pierre de taille qui dépasse les murs de près de deux pieds, on pouvoit par des ouvertures perpendiculaires faire pleuvoir sur l’ennemi