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J’ai parcouru avec un vrai plaisir tous les environs de Songeons : à peu de distance de ce bourg, sur la route qui conduit à Morvillers,. au milieu d’un bois appartenant au citoyen Songeons, on trouve les ruines d’une ville ou d’un château fort, dont on distingue encore quelques débris ; en abattant un arbre énorme, auquel on ne prêtoit pas moins de quatre ou cinq cents ans, on a découvert des pierres de taille ornées de moulures, et quelques médailles que je n’ai pu me procurer. D’un tertre qui couvre les fondements d’une tour une vue très étendue se déploie sous vos yeux ; on apperçoit sur des monts lointains le vaste château d’Anvoile, des bois et de riches vallées ; plus près la ville de Gerberoy, dont nous allons bientôt parler.

À peu de distance, vers l’ouest de la commune, la tradition place dans une plaine la ville des Muguets[1], dont on ne connoît que le nom. En fouillant ce terrain on trouve des débris d’anciennes habitations : je possède quelques médailles

  1. La tradition sur cette ancienne ville n’existe pas seulement dans la tête d’érudits, auxquels la manie du merveilleux pourroit donner l’idée de favoriser une rêverie ; il n’est pas un vieillard qui n’ait entendu parler de cette ville à ses ancêtres, et qui n’en parle à ses enfants : c’est ainsi que dans le Bray tout le monde vous entretient des sept villes bleues, sans qu’on puisse indiquer une des places qu’elles occupoient ; c’est ainsi que les Bretons parlent de leur ville d’Is, etc., etc.