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Il seroit utile, pour encourager la fabrique de Beauvais, et pour détruire la routine du département de l’Oise, de fournir des avances à la commission des hospices, qui feroit établir une filature à grands rouets. Les maires de Mouy, d’Aumale, de Tricot, enverroient un certain nombre d’élevés à l’hospice pour en apprendre l’usage. Il n’est aucun moyen qu’on ne doive employer pour rendre à Beauvais l’état qu’il eut jadis, si l’on veut qu’il soit encore compté parmi les villes de commerce. On voit avec peine les fabricants de ce pays négliger les procédés offerts par la chimie nouvelle. Nous ne sommes plus à l’époque où quelques efforts ou quelque industrie faisoient réussir des manufactures. L’Espagne même se réveille d’un long sommeil ; elle établit des filatures en grand dans la Catalogne ; et diminue par là notre commerce, puisque nous étions dans l’usage de lui fournir des draperies.

La prospérité des manufactures de Beauvais tenoit encore à l’exactitude avec laquelle on suivit les ordonnances des comtes, des évêques, des rois, et du parlement : des inspecteurs visitoient, marquoient chaque nature d’étoffe ; on ne pouvoit tromper sur leur qualité, sur l’aunage, et sur leur valeur. Cette surveillance n’eût peut-être pas obtenu le suffrage public dans un moment où tout étoit dirigé par le mot vague et indéfini de liberté ; mais elle doit renaître aujourd’hui.