DU DEPARTEM. DE L’OISE. 409 vertueuse de la paroisse de Salency ; elle devoit être issue de parents d’une probité à couvert de tous reproches ; le moindre blâme, la tache la plus légere, soit chez la fille, soit dans sa famille,
! étoit un titre d’exclusion irrévocable.
Le dimanche, qui précédoit la cérémonie de la fête de la rosiere, tous les habitants, assemblés en présence de la justice du lieu, choisissoient trois filles parmi celles de la paroisse ; ils prioient
1 le seigneur de Salency d’élire une d’entre elles : le
choix fait, à l’instant la justice le proclamoit. Le 8 juin, jour de la fête de S. Médard, la fille
’ préférée, qu’on nommoit la Rosiere, se rendoit à
l’église, précédée de tambours et d’une musique champêtre ; douze filles de la paroisse l’accompa-gnoient, vêtues de blanc comme elle ; chacune d’elles portoit en écharpe un large ruban blanc :
1 douze jeunes garçons sous les armes accompa-
gnoient ce groupe intéressant. La Rosiere et ses compagnes avoient une place distinguée au milieu
j du chœur : on célébroit en leur présence une messe
solennelle en l’honneur de S. Médard ; la Rosiere y présentoit le pain béni, et recevoit la communion du prêtre officiant.
À une heure apres-midi un des principaux ofti-
1 ciers de justice alloit à la maison du pere de la
Rosiere, qui, suivie du cortege que nous venons de désigner, se rendoit au château. Le seigneur
j ou celui qu’il avoit indiqué pour son représentant