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sans cesse brisées par le son des cloches et les subtilités de la théologie, devroit avoir conservé beaucoup de fanatisme. Mais il faut rendre justice au clergé de Beauvais ; il n’a jamais embrassé le système d’intrigue qu’on a vu déchirer plusieurs départements ; il a baissé la tête avec résignation sous le coup des persécuteurs : sa conduite a toujours été celle que prescrit l’évangile ; et si le gouvernement se détermine à le favoriser, il le pourra sans inconvénient ; il sert Dieu, sans persécuter : son but est d’ajouter à la saine morale la force de la religion, la crainte et l’espérance de l’avenir, base de tous les cultes. Il doit sentir plus que jamais que la simplicité, que la modération évangélique, peuvent seules faire oublier l’orgueil intolérant dont l’ancienne église a malheureusement donné l’exemple ; qu’on ne doit plus voir le pied d’un pape fouler la tête d’un souverain ; que l’inquisition, les billets de confession doivent disparoître ; et qu’un culte dans le dix-neuvieme siècle ne peut être ce qu’il étoit dans le dixième.

Les pratiques du paganisme ont dû disparoître dans une ville toute catholique. Elle en conserve cependant quelques vestiges ; témoin les fêtes, les repas, les éloges funèbres qu’on célèbre en coterie, quand on va déposer en terre l’homme qui se fit aimer, ou qui marquoit dans son quartier.

Le cimetière de Beauvais est à présent hors de