d’aiguilles, d’arcades, de pans de murs, fournit des études intéressantes pour l’architecture et la perspective. Presque toutes les maisons, mal alignées, sont bâties de bois, d’argile, et de mortier, à la manière de nos plus anciennes villes : on est frappé, au milieu de ce désordre, de la multitude d’ornements de sculptures en bois qui les décorent. Comment la sculpture a-t-elle atteint ce point de perfection, quand l’architecture, qui communément marche sur la même ligne, est restée si loin derrière elle ? et comment, dans les jours de l’aisance et de la prospérité, les Beauvaisins ne se sont-ils pas procurés des demeures plus élégantes et plus commodes ? Le seul bâtiment qu’on puisse citer est celui de l’hôtel-de-ville ; il forme une des faces de la place principale de Beauvais, à laquelle il ne manque qu’une suite de bâtiments pareils pour être une des plus vastes et des plus belles de la France. Tous les habitants désirent de la voir ornée d’une fontaine, à laquelle on pourroit,avec peu de dépense,conduire les eaux abondantes et pures de Panthemont ou de la Mie-au-Roi. Il ne règne aucun luxe dans l’intérieur des maisons de Beauvais : les habitants y vivent très retirés, dans une certaine aisance, résultat de leur ancienne industrie et de leur modération habituelle. Leurs mœurs, malgré le voisinage de Paris, prennent une teinte de celles de la Flandre ; ils ont plus l’air de se laisser aller
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