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entrepreneurs étoient tenus de les foire, sur-tout dans les terrains ingrats.

La forêt de Compiegne étoit richement peuplée de châtaigniers : il seroit utile de les multiplier ; ce bois est d’autant plus propre à la charpente, que les insectes ne l’attaquent point.

On n’a pas supprimé le droit ou l’usage qu’ont encore les riverains de la forêt d’y faire paître leurs bestiaux.

Par un assez beau jour je fis un premier voyage dans la forêt de Compiegne ; je la traversai dans toute sa longueur pour aller visiter le château pittoresque de Pierre-Fonts : nous gravîmes une montagne assez rude pour nous rendre à S.-Jean. Il est impossible de peindre la variété des sensations que j’éprouvai dans cette route ; on voyage, tantôt sur un gazon humide, sur des mousses de toutes couleurs, tantôt sur des sables arides, tantôt sur des montagnes de camérines : une obscurité religieuse environne le voyageur ; le ciel en entier se découvre ; on ne l’apperçoit souvent que comme un point blanchâtre à l’extrémité d’une allée sombre. À des arbres énormes, vieux comme le temps, couverts jusqu’au sommet d’une mousse luisante comme le velours, verte comme 1 emeraude, dont les masses espacées laissent pénétrer l’œil dans une vaste profondeur, succedent des plants vigoureux qui semblent atteindre le ciel ; plus loin ces aspects mâles et sublimes sont remplacés par le