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DU DEPARTEM. DE L’OISE. 333

malgré la pétulance et la vivacité qui tient au tempérament des Picards. Les hommes y sont robustes, d’une taille avantageuse, et d’une figure agréable : on y remarque quelques belles femmes ; on en voit beaucoup de jolies.

Peu de proces régnent entre eux, peu d’affaires se portent en police correctionnelle, beaucoup moins au criminel. Si l’on trouve quelque rudesse chez les hommes que l’éducation n’a point policés, l’expérience a cent fois démontré qu’on les ramené en leur parlant raison, et qu’ils se prêtent aisément alors aux sacrifices qu’on leur demande.

Compiegne a fourni de grands hommes à la littérature ; on en pourra juger par le tableau que je donne des hommes célebres du département.

Le langage des habitants de Compiegne varie suivant les anciennes classes qui du temps des rois existoient dans la société. Ceux qui fréquen-toient la cour ont conservé la facilité d’expression, l’aisance, la liberté, qu’on remarquoit dans les cercles de Versailles, où l’on ne trouvoit pas toujours une grande correction, une extrême pureté ; tous les sacrifices étoient faits à l’oreille, qu’on Saénageoit avec délicatesse. Le reste parle un français mélangé de picard, dans lequel on retrouve beaucoup d’expressions de la langue romaine, du vieux gaulois et du germain.