DU DEPARTEM. DE L’OISE. 3a7 qu’il s’y perdit ; un charbonnier qu’il rencontra le reconduisit au palais : Duchesne, dans ses Antiquités, rapporte ce fait, mais accompagné du merveilleux qu’à cette époque reculée on trouvoit dans toutes les histoires : Philippe égaré depuis deux jours, eut enfin recours à la Vierge Marie, à monsieur S. Denis, patron des Français, fit un signe de croix ; aussitôt se présente un grand paysan noir, ayant une cognée sur l’épaule ; il souffloit du feu ; ce paysan le reconduisit à Com-piegne, et disparut.
Les habitants de Compiegne accompagnerent Philippe-Auguste à la bataille de Bouvines ; ils y firent des prodiges de valeur : ce prince les appeloit ses bourgeois, et par des lettres datées de 1209 et de 1218 confirma tous leurs privileges.
Saint Louis affectionnoit cette cité : il y fit bâtir le couvent des jacobins, celui des cordeliers, et l’Hôtel-Dieu ; il fit construire le pont sur l’Oise, en face de la ville, pour remplacer celui de Choisy, que le débordement de l’Aisne avoit renversé.
Un nommé Poullete ( émissaire d’Edouard III, qui prétendoit à la couronne de France ) ne put réussir à persuader à des Français l’admission d’un prince étranger, et fut immolé par les habitants de Compiegne.
Charles V fit bâtir la partie du château qui est à l’orient de la ville. En 1378 il envoya Louis, duc de Bourbon, son beau-frere, à Compiegne pour
