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relevent scrupuleusement une botte de filets, qu’ils attachent en tas bien serrés : la seve circule mal-aisément ; leurs récoltes sont presque nulles. Le plus grand destructeur du haricot est le moire, espece de gros vers blanc qui le détruit : en donnant les premiers labours on fait suivre la charrue par des enfants qui le famassent ; on en détruit ainsi la majeure partie.

L’état de pauvreté de ces industrieux, de ces laborieux jardiniers fait faire une réflexion pénible : en se partageant des communaux, en acquérant de petites parcelles de terre qui nécessitent tant de travaux si variés, une si grande quantité d’engrais, une occupation si continuelle, ils ont abandonné leur ancien métier, celui de journaliers ; la grande culture se trouve ainsi privée de leurs bras : des milliers de carrés de terre ne portent que de petites denrées de difficile réussite. L’envie de cultiver sans exception toutes les parcelles du terrain qu’ils possedent prive ces malheureux de l’herbe qui nourrissoit leurs vaches si nécessaires à leur petit ménage ; et combien est triste leur état quand des années trop ardentes ou trop pluvieuses viennent détruire leur espérance ! On peut vivre, mais mal dans les pays de petite culture : un des grands malheurs de la révolution est de l’avoir trop favorisée.

Le fermier qui n’emploie qu’une ou deux charrues peut cultiver le petit haricot nommé pois-mignon, et la flageolette, petite féve longue ; ces