Les grains sont abondants et de bonne qualité, sur-tout dans la plaine de Tillé ; les fourrages des environs de la ville sont médiocres.
Tous ces détails, au reste, que je traite ici légèrement, seront donnés dans les descriptions particulières de chaque localité, et dans les tableaux que je vais exécuter.
Le territoire dépendant de Beauvais est peu considérable, il est composé de deux fermes, occupant ensemble environ 400 arpents, et de 300 arpents de vignes : ces vignes appartiennent à de petits propriétaires, qui les soignent eux-mêmes, ou les font travailler par des vignerons à raison de trente à trente-cinq sous la verge ; ce même espace se cultivoit, il y a quatre ou cinq ans, à raison de vingt-cinq sous : les ceps sont placés dans des tranchées coupées par des élévations de terre, qui servent d’abri, et facilitent les moyens de provigner. Les récoltes de vin sont si précaires, le vin d’une qualité si médiocre, que beaucoup de vignerons se résolvent à mettre en bled l’ingrat terrain de leur vignoble.
Les terres des environs de Beauvais sont fortes, remplies de pierre calcaire, de marne, et de silex, et de peu de rapport, en général : il faut en excepter des jardins nommés les aires, placés à l’est de la ville, qui fournissent une prodigieuse quantité de légumes. Cent vingt à cent trente propriétaires se partagent ces terres fécondes,