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Ce village est rempli de carrieres d’une pierre tendre et blanche ; elles ont communément de soixante à quatre-vingts pieds de profondeur.

Voici l’ordre des matieres trouvées en creusant un puits de cent vingt pieds ; terre végétale, deux pieds ; tuf, trois pieds ; craon, six pieds ; moellons, dix pieds ; masse de pierres de taille, jusqu’à l’eau. Les femmes filent du chanvre et de la laine, qu’elles portent à Tricot. Les terres au midi, et dans une partie du nord et du couchant, sont bonnes ; elles sont mauvaises au levant, mêlées de craon, de pierrailles et de cailloux. Leurs vignobles produisent environ huit cents pieces de vin.

À Montigny les plantations de pommiers sont réputées biens communaux.

On y voit un beau fort, qui pouvoit contenir dix mille hommes ; on le nomme fort Philippe : il fut bâti par Philippe-le-Bel, dans le temps de ses guerres avec le duc de Bourgogne, alors maître de Mont-Didier. Dans l’enceinte de ce fort étoit jadis une tour, à la place de laquelle on cultive, ainsi que dans les fossés qui l’entouroient, de belles plantations de pommiers. Dans ces vieilles constructions l’on n’avoit employé que des pierres de taille de couleur jaune ; on les tiroit d’une carriere présentement abandonnée, nommée Blanc-Fossé, au levant de Montigny.

La terre de Montigny apparlenoît à M. de Lian-court.