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des individus que j’aime, sage précaution si pénible à mon cœur, je peux au moins parler de ce qui les entoure.

J’ai vu dans le château de Plainville un petit tableau de Van-Ostad, de vingt-quatre pouces de large sur dix-huit pouces de hauteur : c’est une accordée de village ; elle est assise entre son pere à tête blanche noble et sévere, et celui qui doit l’épouser : expression délicieuse dans la tête de la jeune fille ; c’est la douceur, l’innocence et la modestie : le jeune homme ose à peine lui toucher la main ; sur le devant du cadre un notaire vénérable, vêtu d’un large manteau rouge, écrit sur une table, couverte d’un riche tapis noir à grand ramage pourpre ; son clerc, vêtu d’un manteau violet, est à sa droite.

Les accessoires, vases de grès, un verre à patte, dans lequel est une rose délicieuse, l’espace, l’harmonie des couleurs qui ressortent sur un fond noir, sont admirables, et d’un fini précieux.

Ce morceau, peint sur bois, vient du cabinet de M. Pajot de Mercheval, intendant du Dauphiné, et doyen du conseil d’état.

Le pendant de ce petit tableau représente un berger ramenant son troupeau dans une espece de cour sombre ; on y remarque, exécutés avec toute la délicatesse des Flamands, un coq mort pendu par les pattes, un chaudron sur une barrique, des choux, des radis, des oignons, placés