excellente qualité. Toutes les terres en général au nord de Cormeilles sont détestables, si l’on en excepte Blancfossé où elles sont de quelque rapport.
La petite riviere de Seille arrose et traverse cette prairie.
À Fontaine il y a des eaux ferrugineuses très estimées par l’apothicaire Walot : il a fait des dépenses pour leur donner quelque crédit. Celles de Bonneleau guérissent les pâles couleurs. La stérilité des terres force les habitants à travailler la laine : ce moyen de subsistance s’oppose à l’émigration qui jadis avoit lieu dans ce pays ingrat ; un pere de dix ou douze enfants les établit en leur donnant un métier pour toutte dot. À quelques époques heureuses on a vu régner une assez grande aisance dans ce canton ; mais la cherté, la rareté des laines, le peu de produit des manufactures de serges de blicourt et de sakatis, qui ne sont recherchées ni par les villes voisines ni par les étrangers, laisse les habitants dans un état dangereux de stagnation et de misere.
Les étoffes dites sakatis, qui fournissent un vêtement commode et peu dispendieux, ont été inventées il y a près de quarante ans par des fabricants de Cormeilles, entre autres par feu Jean Mention, et par Louis Ménard, qui vit encore.
Il ne faut pas attendre beaucoup de lumieres et de civilisation d’une aggrégation d’individus qui ne quittent jamais leurs chambres, ou les bouti-