lorer en répandant sur la nature l’uniformité d’une lumière d’argent : mais c’est dans les bosquets de la Mie-au-Roi, près du moulin, dont les tourelles mangées par le temps laissent deviner un antique château, ou, dit-on, un vieux monastere consacré par l’amour d’un de nos premiers rois pour sa mie ; c’est dans les sinuosités si bien boisées, si romantiques de ce rivage qu’il faut aller terminer sa journée, l’esprit et le cœur pleins des souvenirs de merveilles et d’amour que la tradition y consacre. Ces bocages ont été sous mes yeux honorés par les pas, célébrés par les chants d’une femme héritière de la lyre de Sapho, du luth de Ninon, et de la plume de Sévigné ; les échos de ces lieux ont répété souvent le nom de Viot de Bourdic et de d’Antremont. Cette nouvelle et brillante inspirée fera peut-être par ses chants tomber les souvenirs de l’antique romance, comme les sons de Pasiello, de Piccini, de Cimarosa, anéantirent les ritournelles de Campra, de Beaumavielle, et de Lully.
La route de Gournay se sépare en deux branches à l’extrémité du village de S.-Just ; l’une d’elles conduit à Savignies, cette intéressante habitation de potiers, qui fournissent Paris de fontaines de grès, de creusets, et de vases de toute espèce : on traverse en s’y rendant le joli bois du parc ; en pénétrant dans ses allées, tantôt droites et propres à la chasse de la bête fauve, tantôt cir-