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la terre qu’ils cherchent, de descendre à force de travail jusqu’à soixante pieds de profondeur, contrariés souvent par des sources abondantes, qu’ils n’épuisent qu’à force de bras[1]. Leurs terres sont noires, brunes ou jaunes : la premiere est composée d’une grande quantité d’argile et de sable ; il y a moins d’argile dans la deuxieme, mais plus de pierrailles et de sable ; il y a peu d’argile dans la terre jaunâtre, mêlée de sable, de pierres, et d’oxyde de fer. Au mois d’avril, quand les gelées cessent, des chevaux, des ânes, guidés par des enfants, vont sur la montagne chercher la terre extraite des puisards : ces terres sont des trois sortes que nous avons indiquées : mais la troisieme ne s’emploie jamais seule ; on la mélange avec les autres dans la proportion requise par la nature des vases qu’on veut exécuter.

Rendue à l’attelier, la premiere opération que subisse la terre est celle que lui fait éprouver l’ouvrier qu’on nomme le marcheur ; son office est de la mouiller et de la piler aux pieds dans une fosse de six pieds de long sur trois de profondeur et quatre de large. La terre ainsi rendue maniable et mélangée, est divisée en globes de trente à cinquante livres pesant. Chaque mar-

  1. Ils pourroient se procurer un modele de pompe en bois tres facile à exécuter : cette pompe ne coûte que 72 liv. ; elle épuiseroit l’eau de leurs trous avec une extrême facilité. On la voit à Paris parmi les machines du citoyen Molard.