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De quel air salubre jouiroient alors les pauvres ouvriers, tellement enclavés dans les remparts, qu’ils ne peuvent respirer ! leur vue, bornée par des décombres, se promèneroit dans les riches vallées des Aires, de Terdonne, de la Mie-au-Roi, ou sur le riant coteau de Marissel, ou sur l’immense plaine de Tillé.

Les canaux seroient entourés d’arbres, de jolies promenades, de verds gazons ; la ville resserrée s’étendroit ; les familles, entassées dans des cahutes enfumées, agrandiroient leurs habitations ; l’ouvrier, las des travaux du jour, trouveroit à sa porte la promenade, le repos, l’air pur, dont il a besoin pour entretenir sa santé, pour réparer ses forces, et pour égayer ses enfants.

L’ingénieur Souhart, dans le tableau qu’il m’a présenté sur la destruction des remparts de la ville, n’en porte la dépense qu’à 51,957 fr., « Dépense, dit-il, qui seroit plus que compensée par la vente des arbres existants, par les matériaux de démolition, montant à 4,091 fr., lesquels joints à la vente de vingt-huit mille neuf cent quatre-vingt-cinq metres carrés de terrain, estimés au moins 67,362 f. 50c., formeroient une masse de 71,453 f. 50 c., qui dédommageroient de l’avance de fonds et frais nécessaires.

On ne pourroit exagérer les avantages qui résulteroient de l’exécution de ce plan.

Dans le temps où les fortifications de Beauvais