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On n’est point tourmenté dans ce pays par la présence des animaux mal-faisants, et les bergers guident leurs troupeaux sans craindre la voracité des loups. Il offre des paysages d’une grande étendue et d’une grande diversité d’aspects : les vallées de Marissel et de Tardonne, les plaines de Laversines et de Rouvillers, les revers de Merle-mont, de Bourguillemont, du mont César, et les vallons vaporeux qui se croisant avec une variété infinie se développent, tantôt en masse, tantôt par des éclaircis pratiqués dans les bois, qui vous surprennent et vous charment. Quels aspects n’offre pas la terre de Marguery, retraite d’un ami des lettres et des arts, qui vient d’y terminer sa vie au milieu des monuments, des médailles, des livres, dont il aimoit à s’entourer ! sa vie sédentaire et la goutte l’avoient privé de l’usage de ses jambes ; il me disoit, peu de temps avant sa mort : « Que cet état me rend heureux ! il me dispense des devoirs de la société, il m’arrache à l’ambition, à la promenade, à tous genres de distraction, et me concentre dans l’étude ». Le citoyen Bucquet entretint toujours à Beauvais l’amour des arts et des sciences ; il a contribué, avec les citoyens Borel et Danse, à la composition d’un gros in-folio, dans lequel ils ont réuni tout ce qu’on peut apprendre sur leur patrie. En mourant il fit don à la ville de Beauvais de ce qu’il possédoit de plus précieux : ses habitants doivent