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pluie ; on les entasse humides, pleines de boue ; on les expose aux injures de l’air : ce cidre n’a point de couleur, et est de mauvaise qualité. Un citoyen vient de détruire le préjugé qui s’étoit établi contre les cidres de Fresneaux ; ses pommes ont été cueillies dans un temps sec, il les a déposé dans un endroit couvert, trois mois après il les a fait piler : son cidre est aussi bon que celui de Normandie, et d’une belle couleur, qu’il conserve.

Le plus grand bois de ce canton est celui de Montchevreuil : il est renfermé dans un parc ; ce parc offre un mélange de sites agréables, irréguliers, et de grandes allées bien alignées, coupées dans une magnifique futaie, sur un terrain plat et uni.

Ce vieux château de Montchevreuil domine le petit village de Fresneaux, et se voit de plus de trois lieues : on ignore l’époque de sa construction. Le raiz de-chaussée est presque entièrement occupé par une salle immense, qui, dans les premiers temps de la révolution, étoit encore décorée de cerfs en plâtre grands comme nature ; ils portoient des bois réels ; ces cerfs se détachoient sur une forêt peinte à fresque.

Un pavillon au midi fut habité pendant quelques étés par madame de Maintenon : elle a daté de ce séjour plusieurs de ses lettres ; c’était avant sa grande fortune : on assure qu’elle y venoit