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peu d’argent comptant, jamais ils ne laissent acheter à des étrangers le coin de terre qu’on met en vente.

Le terrain appartenant à la commune suffiroit dans de bonnes années à la nourriture de tous les habitants ; mais pendant les moissons ces hommes industrieux se répandent dans les campagnes, ils se louent en qualité de faucheurs de luzerne, d’avoine, de tasseurs de grains, pour le prix de dix quintaux de bled. Les femmes font la moisson autour de la commune sur le terrain qui leur appartient ; celles qui n’ont point de terres scient les grains pour leurs voisins : elles gagnent trois quintaux et demi de bled ; elles se font aider par les plus grands de leurs enfants.

Les plus aisés des habitants donnent un trousseau à leurs filles en les mariant ; mais ils ne se dessaisissent pas de leurs propriétés en terre.

On recueille dans les bonnes années sept ou huit cents muids de cidre dans les environs de Lormaison.

Un habitant est dans l’usage de se procurer un demi-muid de vin, qui sert toute l’année pour les malades et les femmes en couche de la commune.

Une coutume que j’ai trouvée dans le fond de la basse Bretagne règne dans les campagnes de ce canton ; en quelque état que soit un malade on n’oublie jamais de le faire manger tous les jours ;