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sur les hommes que j’ai rencontrés dans ma tournée ? avec quel intérêt je parlerois des habitants de la Ville-Tertre !

Toutes les courses que j’ai faites dans les collines des environs[1] m’ont offert des pierres calcaires, des coquillages pénétrés de sucs pierreux, de beaux poudingues, composés en partie de galets dont le ciment est extrêmement dur.

J’allai voir une pierre de grès nommée pierre-frite par les villageois ; on me l’avoit indiquée comme un de ces monuments dédiés au soleil, que les Bretons nomment ar men hir, les Saxons, hir men sul ; elle n’a point la forme de ces aiguilles qui, comme les pyramides, comme les obélisques, représentaient, dit-on, les rayons du soleil ; c’est une pierre de grès de neuf pieds de large à sa base, de huit pieds d’élévation, et de quatre pieds de large à son sommet ; elle n’a pas plus d’un pied d’épaisseur ; elle est couverte de lichen. Cette pierre est fort dure, blanche dans quelques fractures, prenant ailleurs une teinte rougeâtre que lui donne l’oxyde de fer ; elle est placée au centre d’une vaste

  1. La montagne de Neuvillebort, qui n’est qu’un amas de coquillages, a une lieue environ d’une extrémité à l’autre ; elle présente du côté du midi une multitude d’angles saillants et rentrants, semblables à ceux qu’offrent les hautes falaises des bords de la mer : on assure que cette montagne sépare les ouragans qui l’attaquent au sud-ouest ; une partie des nuages se dirige sur Beauvais, l’autre sur la rivière d’Oise.