domine d’un pied et demi le niveau du terrain ; il est recouvert d’herbes dans toute son étendue. La vue de Montjavoult est plus vaste, mais offre à-peu-près les mêmes aspects que celle de Chaumont ; on distingue une partie du département de Seine-et-Oise, les environs de Rouen, de la Roche-d’Yon, la forêt de Navarre, et tous les sommets de montagnes qui s’élèvent au-delà de Pontoise : l’imagination peut difficilement, sans une extrême habitude, se faire l’idée d’un aussi vaste théâtre ; figurez-vous aux quatre points de l’horizon des plaines cultivées, des forêts, des montagnes se confondant avec le ciel ; disposez les objets que je viens de citer sur divers points de cette étendue immense ; placez Beaumont sur le sommet d’une montagne, Beauvais dans un vallon, Gournay sur la douce pente d’une colline, Chaumont sur les deux rives de la Troesne et sur la croupe d’une montagne, et Gisors enfin dans la plaine ; liez toutes ces masses par des vapeurs, des ombres, des rayons de lumière, et vous aurez l’idée du spectacle dont on jouit du sommet élevé de Montjavoult.
L’autre montagne, d’une hauteur égale à celle de la précédente, située au milieu d’une plaine, se nomme Sérans, ou la Morliere : elle est couverte de bois, si vous en exceptez la partie qui regarde le nord-est. On trouve souvent sur cette montagne des bois pétrifiés ; il y a quatre ans qu’on