Page:Cambry - Description du département de l’Oise - Tome 1.djvu/104

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Leur imagination saisit les objets avec plus ou moins de justesse, mais elle s’enflamme au premier choc ; disposition assez générale en Picardie, si vous en exceptez Beauvais : delà le proverbe qu’on applique aux vrais Picards, Ils ont la tête près du bonnet.

Les jeunes filles aiment la danse avec passion ; rien ne les arrête quand il s’agit de se rendre à quelque fête patronale.

Des charlatans errent quelquefois dans la campagne et dans les marchés ; le paysan s’y laisse prendre comme l’habitant de Paris. Quelques uns de ces charlatans font usage de ce qu’ils nomment corne de vérité ; c’est un long tube de fer-blanc dont ils posent l’embouchure sur l’oreille du bénévole auditeur : ils débitent par l’autre extrémité du tube des grossièretés que la femme la plus hardie n’oseroit répéter ; mais elle a payé ses sottises, elle laisse attraper les autres.

Les petites communes de l’arrondissement de Formerie sont renommées par leurs fabriques de bas à l’aiguille ; Blargies et Campeaux excellent dans ce genre de travail. Ces objets se portent au marché de Feuquieres, d’où ils passent dans le Soissonnois, au Havre, et dans le département de la Seine-Inférieure.

Il y a sept ou huit ans qu’une riche manufacture de coton employoit une partie des habitants de Formerie elle n’existe plus, et laisse dans la