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ABO
ABORDAGE
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On nomme aussi ablégat le vicaire d’un légat ou envoyé du Pape ; à un légat peuvent être attachés plusieurs ablégats, qui relèvent de lui. (Voir LÉGAT.)

L’ablégat est encore un commissaire chargé de porter à un cardinal qui vient d’être promu, la barrette et le petit bonnet carré.

ABO (traité de paix d’). Par l’article 7 du traité de Nystad, le czar avait promis de la manière la plus solennelle de ne point se mêler des affaires domestiques de la Suède ni de la forme de gouvernement qui avait été établie par les États du royaume : ce qu’on appelait en Suède l’abolition de la souveraineté.

Une diète extraordinaire convoquée à Stockholm en 1741, reprocha à la cour de Saint-Pétersbourg de s’être immiscée, contrairement au traité de 1721, dans le gouvernement intérieur de la Suède, notamment pour ce qui regardait la succession au trône, et de plus d’avoir refusé l’exportation des grains de la Livonie, stipulée par le même traité. Ces griefs, joints à l’assassinat du major Sinclair, revêtu d’un caractère diplomatique par la Suède, servirent de prétexte pour déclarer, le 4 août, la guerre à la Russie. La campagne ne fut qu’une suite de revers pour les armées suédoises, qui furent forcées d’abandonner à la Russie toute la Finlande. La paix, qui, dans ces conjonctures, fut signée à Abo le 18 août 1743, outre qu’elle confirma à la Russie les cessions qui lui avaient été faites par la paix de Nystad, lui assura la possession de la province de Vymménégord dans le grand duché de Finlande, avec les villes de Friedrichshaven et de Willmanstrand, de la ville de Nystad avec son territoire, enfin de tous les ports, places et districts situés à l’embouchure du Kymméné, et de toutes les îles au sud et à l’ouest de cette rivière.

Il ne restait plus à la Suède que la partie du grand duché de Finlande comprenant Abo et Biornebory et les provinces d’Ostrobothnie, de Tuwaschus et de Nyland, aussi que les îles d’Aland et la partie de la paroisse de Pyttés à l’ouest du dernier bras du Kymméné. La Suède recouvrait aussi la partie de la Carélie ou du fief de Kexholm qui lui appartenait en vertu du traité de Nystad, et la province de Savolaxée, excepté la ville de Nystad.

ABOLITION. Action d’abolir, de supprimer, de mettre à néant, de mettre hors d’usage ; il se dit principalement des institutions, des coutumes, des usages, des lois. Ainsi une loi est abolie, quand on en promulgue une nouvelle qui annule ou révoque, expressément ou tacitement, la loi antérieure, ou lorsque prévaut un usage légitime qui lui est contraire. Il ne faut pas confondre l’abolition avec l’abrogation, qui, comme nous le verrons, caractère plus restrictif. (Voir ABROGATION.)

ABOLITIONNISTES. C’est sous cette dénomination qu’on désignait aux États-Unis les partisans de l’abolition de l’esclavage, avant que cette institution des États du sud eût été entièrement supprimée en 1863.

ABORDAGE. Définition et classification. En marine marchande, on nomme abordage le choc ou heurt d’un navire contre un autre navire.

En principe l’abordage est censé fortuit, provenant soit de cause inconnue, soit de force majeure, comme, par exemple, lorsque deux bâtiments, soit en pleine mer, soit à l’ancre dans un port, sont portés l’un contre l’autre par la violence des flots ou des vents ; cependant l’abordage peut aussi résulter du fait de la négligence ou de l’imprudence de ceux qui dirigent les navires ou l’un d’eux.

Moyens d’éviter l’abordage, Signaux. La circulation maritime est astreinte à certaines règles qui ont justement pour but de faire éviter les abordages.

Ainsi les navires, soit en marche, soit à l’ancre, doivent porter, depuis le coucher du soleil jusqu’à son lever, des feux de certaines couleurs, en tête d’un mât ou dans un endroit bien en vue ; en temps de brume, ils conservent ces feux pendant le jour même, et ils doivent de plus faire entendre toutes les cinq minutes des signaux particuliers, le son d’un sifflet à vapeur ou d’une cloche.

Il est aussi des manœuvres spéciales recommandées pour éviter les rencontres de trop près et par suite les abordages.

Les abordages résultant du défaut d’observation par un navire des règles prescrites ainsi pour la navigation, quelles que soient les excuses qu’on invoque, sont censés occasionnés par la faute de ce navire.

Actions résultant de l’abordage. En pareille circonstance l’abordage peut donner lieu à des demandes de dommages et intérêts ; cependant il faut que celui, armateur ou capitaine, qui prétend à ces dommages, fasse la preuve du délit ou quasi-délit qu’il impute à son adversaire.

Le partie en faute est l’armateur du navire qui par ses défectuosités ou celles