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VIE DE MÉLANIE

ces montagnes. » Ma chère mère parlait ainsi à mes frères assez haut pour que je l’entende, afin que la peur me fît me corriger de mon naturel triste et sauvage. Malheureusement ce pli de sauvagerie, était déjà vieux en moi ; pour le déraciner c’était difficile.

Une fois, ma mère entourée de ses enfants leur donnait des conseils à demi-voix ; puis tout haut elle dit : « Enfants, aller tous vous amuser dehors, je veux rester seule à la maison ; allez à Saint-Roch. » Un de mes frères me dit : « Viens aussi, toi », et je fus avec eux jusqu’à la chapelle du Saint. Puis ils me dirent : « Veux-tu t’amuser ? » Je répondis que je ne savais pas faire cela. Alors ils descendirent sur les pentes du petit monticule sur lequel se trouve la Chapelle de Saint-Roch pour s’amuser et je restai seule. Je m’amusais à regarder la statue de Saint Roch par les deux petites fenêtres ; je priais ce bon Saint de m’obtenir de mon bon Dieu la guérison de mon âme pour que je ne fasse jamais plus de la peine à mon bien-aimé Jésus-Christ, ni à ma mère : « Je la vois toujours fâchée, contre moi et cela me fait souffrir. » Et je dis cinq Gloria Patri à Notre-Seigneur pour les grâces qu’il avait faites à ce Saint. Et voici que