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VIE DE MÉLANIE

tel endroit. Après environ quinze jours ils revinrent le soir à la maison.

Un jour que j’étais allée comme à l’ordinaire avec les vaches, lorsque je rentrai le soir et que les eus attachées, je trouvai la porte de l’habitation fermée à clef. J’attendis. Pendant que j’attendais le temps se mettait à l’orage ; il commençait à pleuvoir, il faisait des éclairs et des tonnerres. Il était à peu près minuit, j’attendais toujours mes patrons. Pour n’être pas à la pluie, j’aurais pu aller à l’étable ; mais j’avais si peur de ces vaches ! et puis l’obscurité aussi me fait peur. Je m’assieds sur l’escalier de la maison et je passe ma nuit ainsi, sous une pluie qui dura jusqu’au matin. Je ne trouvai pas la nuit longue ; je pensais, et n’avais pas terminé de penser quand le jour parut. Il est bien entendu que c’est à Dieu et à ses merveilles que je pensais. Le matin, à mon heure ordinaire, mes patrons n’étant pas venus, je conduisis les bêtes au pâturage. J’étais cependant en peine au sujet de mes patrons, ne sachant s’il ne leur était pas arrivé quelque accident ; il me tardait de les revoir, et pour cela, le soir, je me retirai un peu plus tôt. La maison était encore fermée… Le temps, comme la veille, s’était mis à