Page:Calvat - Vie de Mélanie, bergère de la Salette.djvu/247

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
187
VIE DE MÉLANIE

Je terminai cette journée en actions de grâces pour tous les bienfaits que la divine miséricorde ne cessait de verser sur moi, non à mesure, mais par torrents. Puis je fis des prières pour les âmes du purgatoire, afin qu’étant délivrées elles m’aidassent à remercier plus dignement notre si bon Dieu et à m’obtenir son vrai pur amour.

Une fois j’avais prié pour la délivrance de cinq âmes, du nombre de celles qui pendant leur vie avaient le plus honoré la grande Reine du ciel et de la terre, je vis notre très amoureux Jésus, tout glorieux et resplendissant de sa propre gloire. Il était tout à la fois dans le plus haut des cieux et près de moi. Il avait les bras étendus vers la terre ; ses cinq plaies ouvertes et comme cinq soleils jetaient des flots d’une eau vive, brillante, scintillante et de ses rayons s’exhalait un agréable, exquis, suave et reposant parfum. Les saints que j’avais priés étaient autour de Lui et nageaient dans la béatitude et la gloire éternelle. Or l’eau lumineuse des cinq sources se joignit à la gloire de ces saints, comme si elle n’eût pas trouvé de place vacante : les saints se prosternèrent aux pieds du Divin Rédempteur et, immédiatement, par un canal de brillant cristal, les jets d’eau lumineuse furent in-