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VIE DE MÉLANIE

sainte religion. Au sortir de ces sortes d’union, je me sentais toute transportée du divin amour avec le désir très ardent de souffrir de toutes les manières, car me sentant comme ivre du saint amour de Dieu, je ne voyais pas le moyen de témoigner ma profonde reconnaissance à mon amoureux bien cher Jésus autrement que par la destruction totale de ce que le Fils de Dieu appelle le vieil homme ; donc mort à sa propre volonté, à ses sens, mort à la nature comme nature corrompue, mort à tous plaisirs et satisfactions naturels, mort aux affections naturelles ; en tout et partout c’est le surnaturel qui prime. Puis détachement général et particulier de toutes Choses transitoires, sacrifice de tout ce qui n’est pas Dieu et de Dieu. Puis viennent les austérités corporelles[1]… Enfin il me semblait que pour exprimer mon amour pour mon Dieu je me serais sacrifiée, détruite.

  1. « Vous n’aviez que onze ans et demi… citez-moi une de ces austérités. — Je me baissais à terre pour sentir longtemps un oiseau pourri que j’avais trouvé… — Votre frère ne vous l’a pas défendu ?… — Il m’a fait connaître le danger… »

    « On regrettera peut-être que je n’aie pas demandé d’autres faits ; mais on en lira un deuxième, encore plus héroïque, dans une note de l’écrit italien de Messine. »

    C’est le confesseur de Mélanie qui parle. Le récit en italien n’a pu être reproduit ici.