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VIE DE MÉLANIE

pur amour qui, en flamboyant, lave, purifie toutes les scories.

Chose étrange. Quoique je me voyais pleine de défauts variés et que j’en étais bien affligée parce que je causais de l’affliction et de la peine âmes chers parents et à tous mes bons maîtres, je travaillais peu à m’en corriger sérieusement. À peine, en quelques occasions où je me trouvais très affligée des amertumes que j’occasionnais, si je me disais : « Oh ! mon amour, ayez pitié de moi ; vous voyez, ce que, sans vous, je sais faire ; ôtez de moi tout ce qui vous déplaît ; laissez-moi seulement le préservatif pour votre gloire et pour mon salut éternel ; et faites que je vous aime et je vous aimerai, ô Dieu aimant. Glorifiez-vous sur les ruines de tout ce qui en moi n’est pas de vous, et rien de plus. »

Quelquefois le divin Maître m’élevait à la contemplation de ses attributs ; et dans ces ravissantes beautés je me sentais portée, tirée à l’aimer, à l’aimer, pour lui-même, comme fin et principe de mon amour, de toutes mes affections ; et à mesure qu’il me découvrait ses sublimes perfections, plus je prenais connaissance de mon abjection, de ma vraie nullité et incapacité à avoir la moindre pensée, à faire la