Page:Calvat - Vie de Mélanie, bergère de la Salette.djvu/210

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
150
VIE DE MÉLANIE

m’entretenais et que personne n’avait pu lui donner de mes nouvelles. — Mon père me reprit sévèrement me disant que jamais il ne se serait attendu à avoir du déplaisir à mon sujet. Moi qui aimais beaucoup mon père je fus très affligée du déplaisir que je lui avais donné ; je lui demandai pardon. Il ajouta : « Tu ne me dis pas où tu allais quand tu sortais de la maison ; mais j’interrogerai des personnes du pays qui me le diront. »

Ma maîtresse était revenue à Corps pour parler avec mon père. Aussitôt il lui demanda la raison qu’elle avait eue pour me rendre avant le temps fixé entre eux deux, et quel était le grave manquement que j’avais commis. Ma maîtresse très indulgente s’étonna de voir que mon père avait été induit en erreur, car elle avait été toujours contente de moi et m’avait accompagnée ici, juste le jour fixé et non avant. Elle aurait voulu qu’il se trouvât chez lui afin d’arrêter le jour pour l’année prochaine où elle viendrait me chercher. Puis ils parlèrent encore ; je me retirai pour les laisser causer.

Mon père demeura environ deux semaines, pendant lesquelles il revit ses parents et ses amis. Quand il rentrait à midi ou le soir, je remarquais