ivres et qui ralentirent leur marche dès qu’ils nous virent et qui nous regardaient beaucoup en se rapprochant de moi, quand mon guide d’une voix forte et autoritaire me dit : « Il est tard, pressons le pas. » Je le regarde et le vois très grand. Enfin nous passons. Un peu après nous prenons un autre chemin et mon ange me dit : « Le danger est passé ; maintenant marchez droit devant vous, la maison n’est qu’à sept minutes d’ici. » Et lorsque j’allais le remercier il n’était plus visible. Gloire éternelle soit à notre bon Dieu qui prend soin de toutes ses créatures. Oh ! combien nous devons de la reconnaissance à notre doux Sauveur pour nous avoir donné à chacun un des princes de la céleste Jérusalem, pour prendre soin de nous, pauvres mortels !
Quelque temps après, oh ! misérable, infime et ingrate créature que je suis ! Eh ! qui le croirait, que me trouvant toujours sous ce globe, toujours visible mais pas toujours des yeux du corps, entourée, pénétrée, éclairée par l’immense et illimitée présence du Très-Haut, j’eusse pu donner des déplaisirs à mes maîtresses elles-mêmes ! Puisse l’humiliation du dévoilement de mes iniquités réparer au possible mes injures