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SUR LA MAGIE.

entre des cercles & des triangles que nous traçons, ou de grands mots qui ne ſignifient rien, & les Eſprits immatériels ? Peut-on ne pas concevoir que c’eſt une folie de croire que par le moyen de quelques herbes, de certaines pierres, de certains ſignes ou caracteres, on ſe fera obéir des ſubſtances inviſibles qui nous ſont inconnues ? Que l’homme étudie tant qu’il voudra la prétendue ame du monde, l’harmonie de la nature, le concert & l’influence de toutes les parties qui la compoſent, n’eſt-il pas évident qu’il ne retirera de ſon travail que des termes & des mots, & jamais aucuns effets qui ſoient au deſſus des forces naturelles de l’homme ? Pour ſe convaincre de cette vérité, il ſuffit d’obſerver que les prétendus Magiciens ne ſont & n’ont jamais été rien moins que des gens ſçavans, mais au contraire des hommes fort ignorans & ſans lettres. Eſt-il croyable que tant de gens célebres, anciens & modernes, tant d’hommes fameux & verſés en tout genre de littérature, n’euſſent jamais pû ou voulu ſonder les ſecrets myſteres de cet art & les pénétrer ; & que de tant de Philoſophes dont parle Dio-