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REVENANS EN CORPS.

pour marquer l’Ame univerſelle du monde, qu’il croyoit avec la plûpart des Philoſophes de ſon tems.

C’étoit encore une erreur commune parmi les Payens, de croire que les Ames de ceux qui étoient morts avant leur juſte âge, qu’ils mettoient à l’extrémité de la croiſſance, erroient vagabondes juſqu’à ce que le tems fût venu auquel elles devoient naturellement être ſéparées de leurs corps. Platon plus pénétrant & mieux inſtruit que les autres, quoique dans l’erreur comme eux, diſoit que les Ames des Juſtes qui avoient ſuivi la vertu montoient au Ciel, & que celles qui avoient été impies, retenant encore la contagion de la matiére terreſtre du corps, erroient ſans ceſſe autour des ſépulchres, apparoiſſant comme des Ombres & des Fantômes.

Pour nous à qui la Religion apprend, que nos Ames ſont des ſubſtances ſpirituelles créées de Dieu, & unies pour quelque tems à des corps, nous ſavons qu’il y a pour elles après la mort trois différens états.

Celles qui jouiſſent de la béatitude éternelle, toutes abîmées, comme parlent les ſaints Docteurs, dans la contemplation de la gloire de Dieu, ne