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DISSERTATION SUR LES

rens angles, cette lumiére ſe convertit en couleurs. Car un angle de certaine maniére fait du rouge, un autre du verd, du bleu ou du jaune, & ainſi de toutes les couleurs, comme nous les appercevons dans le verre triangulaire, ſur lequel le rayon du Soleil réfléchi forme les différentes couleurs de l’Arc-en-Ciel ; l’eſpéce viſible n’eſt donc autre choſe que le rayon de la lumiére, qui rejaillit depuis l’objet ſur lequel il s’eſt rompu juſques dans l’œil.

Or la lumiére ne tombe, que ſur trois ſortes d’objets ou de corps, dont les uns ſont diaphanes, les autres opaques, & les autres participent des deux qualités, étant en partie diaphanes, & en partie opaques. Lorſque la lumiére tombe ſur un corps diaphane qui eſt rempli d’une infinité de petits pores, comme l’air, elle paſſe au travers, & ne fait point de réflexion. Lorſque la lumiére tombe ſur un corps entiérement opaque, comme eſt une fleur, ne pouvant le pénétrer, ſon rayon ſe réfléchit deſſus & retourne de la fleur à l’œil, où elle porte l’eſpéce, & fait diſtinguer les couleurs, ſelon les angles formés par cette réflexion. Si le corps ſur lequel tombe la lumiére eſt en partie opaque & en partie dia-