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DISSERTATION SUR LES

grand cas, & s’il eſt fort verſé dans leur lecture : cela ne paroit guére par ſon ouvrage.

Le grand principe ſur lequel roule toute cette troiſiéme Diſſertation, eſt que depuis la venuë & la mort de Jeſus-Chriſt, tout le pouvoir du Démon eſt borné à ſéduire, à inſpirer & à perſuader le mal ; mais que pour le reſte, il eſt lié comme un lion ou un chien dans ſa priſon : il peut aboyer, il peut menacer ; mais il ne peut pas mordre, à moins qu’on ne veuille s’approcher de lui, & ſe livrer à lui, comme l’a dit véritablement ſaint Auguſtin[1], mordere omninò non poteſt niſi volentem.

Mais prétendre que Satan ne peut pas nuire, ni à la ſanté de l’homme & des animaux, ni aux fruits de la terre, ni nous attaquer par ſes ruſes, ſa malice, ſa fureur contre nous, ni tourmenter les perſonnes qu’il obſéde, ou qu’il poſſéde ; que les Magiciens & les Sorciers ne peuvent uſer de ſortiléges & de charmes, pour cauſer aux hommes & aux animaux des maladies mortelles, & la mort même : c’eſt attaquer directement la Foi de l’Egliſe, les ſaintes Ecritures, les Pratiques les plus ſacrées, & les ſent-

  1. Aug. Serm. de temp. 197.