Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 2, 1751.djvu/289

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
267
REVENANS EN CORPS.

teau, où étoit marqué ce qu’il avoit fait de bien ou de mal, la cauſe de ſa condamnation, ou de ſon abſolution.

Quand le tour d’Eros fut venu, les Juges lui dirent, qu’il falloit qu’il retournât ſur la terre, pour annoncer aux hommes ce qui ſe paſſoit dans l’autre vie, & qu’il eût à bien obſerver toutes choſes pour en rendre un compte fidéle aux vivans. Il fut donc témoin de l’état malheureux des méchans, qui devoit durer pendant mille ans, & des délices dont jouiſſoient les juſtes ; que tant les bons que les méchans recevoient ou la récompenſe, ou la peine de leurs bonnes ou mauvaiſes actions, dix fois plus grande que n’étoit la meſure de leurs crimes, ou de toutes leurs vertus.

Il remarqua, entr’autres, que les Juges demandoient, où étoit un nommé Andée, homme célébre dans la Pamphilie pour ſes crimes & ſa tyrannie. On leur répondit, qu’il n’étoit pas encore venu, & qu’il ne viendroit pas ; en effet s’étant préſenté à grande peine & par de grands efforts ſur la grande ouverture dont on a parlé, il fut repouſſé & renvoyé en bas avec d’autres ſcélérats comme lui, que l’on tourmentoit de mille manieres différentes, & que l’on repouſ-