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DISSERTATION SUR LES

tés vit une femme toute nue dans la place publique, & on ouit ce jour-là, & les jours ſuivans, comme de grands gémiſſemens dans la place de Conſtance.

Quelques jours après les infeſtations recommencerent dans la maiſon de l’Imprimeur, le Revenant donnant des ſoufflets, jettant des pierres, & moleſtant les Domeſtiques en diverſes manieres. Le ſieur Lahart maître de la maiſon reçut une bleſſure conſidérable à la tête : deux garçons qui étoient couchés dans le même lit, furent renverſés par terre ; de maniere que la maiſon fut entierement abandonnée pendant la nuit. Un jour de Dimanche une ſervante emportant quelques linges de la maiſon, fut attaquée à coups de pierres. Une autre fois deux garçons furent jettés à bas d’une échelle.

Il y avoit dans la ville de Conſtance un Bourreau qui paſſoit pour ſorcier. Le Religieux qui m’écrit, le ſoupçonna d’avoir quelque part dans tout ce manége ; il commença à exhorter ceux qui veilloient avec lui dans la maiſon à mettre leur confiance en Dieu, & à s’affermir dans la foi. Il leur fit entendre à mots couverts, que le Bourreau pourroit bien être de la partie. On paſſa ainſi la nuit dans la maiſon, & ſur les dix heures du ſoir un des com-