Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 2, 1751.djvu/236

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
214
DISSERTATION SUR LES

quelques endroits d’Allemagne, pour empêcher les morts de mâcher, on leur met ſous le menton dans le cercueil une motte de terre ; qu’ailleurs on leur met dans la bouche une petite piece d’argent & une pierre ; ailleurs on leur ſerre fortement la gorge avec un mouchoir. L’Auteur cite quelques Ecrivains Allemands, qui font mention de cet uſage ridicule ; & il en rapporte pluſieurs autres, qui parlent des morts, qui ont dévoré leur propre chair dans leur ſépulchre. Cet ouvrage a été imprimé à Leipſic en 1728. Il parle d’un Auteur nommé Philippe Rehrius, qui imprima en 1679. un traité ſur le même titre : de maſticatione mortuorum.

Il auroit pu y ajoûter le fait de Henri Comte de Salm[1], qui ayant été crû mort, fut inhumé tout vivant : l’on ouit pendant la nuit dans l’Egliſe de l’Abbaye de Haute-Seille, où il étoit enterré, de grands cris, & le lendemain ſon tombeau ayant été ouvert, on le trouva renverſé & le viſage en bas, au lieu qu’il avoit été enterré ſur ſon dos, & le viſage en haut.

  1. Richer. Senon. tom. 3. ſpicileg. Dacherij, pag. 392.