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DISSERTATION SUR LES

Une autre femme Eſpagnole, Epouſe de François Arevallos de Suaſſe[1], étant morte, ou réputée telle dans les derniers mois de ſa groſſeſſe, fut miſe en terre : ſon mari qu’on avoit envoyé chercher a la campagne, où il étoit pour affaire, voulut voir ſa femme à l’Egliſe, & la fit exhumer ; à peine eut-on ouvert le cercueil qu’on ouit le cri d’un enfant, qui faiſoit effort pour ſortir du ſein de ſa mere.

On l’en tira vivant, & il a vêcu long-tems depuis ſous le nom d’enfant de la terre. On l’a vû depuis Lieutenant Général de la ville de Xerez de la frontiere en Eſpagne. On pourroit multiplier à l’infini les exemples de perſonnes enterrées toutes vivantes, & d’autres qui ſont revenues comme on les portoit au tombeau, ou qui ont été tirées du tombeau par des cas fortuits.

On peut conſulter ſur cela le nouvel ouvrage de Meſſieurs Vinſlow & Bruyer, & les Auteurs qui ont traité cette matiere exprès[2]. Ces Meſſieurs les Médecins tirent de-là une conſéquence fort ſage & fort judicieuſe, qui eſt qu’on ne doit enterrer les hommes que quand on eſt bien

  1. Gaſpard Reïes, campus Elyſius jucund.
  2. Page 167. des additions de M. Bruhier.