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REVENANS EN CORPS.

qu’il n’étoit lors de ſa mort, quoiqu’il eût grandi depuis 18 mois que nous ne nous étions vûs : je le vis toujours à mi-corps & nud, la tête nue avec ſes beaux cheveux blonds, & un écriteau blanc entortillé dans ſes cheveux ſur ſon front, ſur lequel il y avoit de l’écriture, où je ne pus lire que ces mots, In &c.

C’étoit ſon même ſon de voix : il ne me parut ni gai ni triſte ; mais, dans une ſituation calme & tranquille ; il me pria quand ſon frere ſeroit revenu, de lui dire certaines choſes pour dire à ſon pere & à ſa mere ; il me pria de dire les ſept pſeaumes qu’il avoit eu en pénitence le Dimanche précédent, qu’il n’avoit pas encore récités ; enſuite il me recommanda encore de parler à ſon frere, & puis me dit adieu, s’éloigna de moi en me diſant, juſques, juſques, qui étoit le terme ordinaire dont il ſe ſervoit quand nous nous quittions à la promenade pour aller chacun chez nous.

Il me dit que lorſqu’il ſe noyoit, ſon frere en écrivant une traduction, s’étoit repenti de l’avoir laiſſé aller ſans l’accompagner, craignant quelques accidens ; il me peignit ſi bien où il s’étoit noyé, & l’arbre de l’avenue de Louvigni où il avoit écrit quelques mots, que deux